LA FARINE DE BOIS TESTÉE COMME ASSÉCHANT DE LOGETTES

DEPUIS SEPTEMBRE 2014, LE GAEC DES MOULINS DE KEROLLET, dans le Morbihan, teste un nouvel asséchant pour litière qui arrive sur le marché. Il s'agit de farine de bois. Un produit connexe de la société bretonne C2J, unité de production de farine de bois dont le débouché principal est la fabrication de lames en bois composite. Mais la partie la plus fine de cette farine, moins de 200 microns, n'était jusqu'alors pas valorisée. « L'origine du produit vient de notre scierie. Elle n'utilise que des bois naturels non traités. Ce sous-produit disponible pour l'élevage est seulement issu d'un broyage et d'un tamisage. Notre activité étant en expansion, les volumes disponibles vont aller grandissant », explique Ruben Mignon de C2J. Le bâtiment des vaches laitières du Gaec compte 120 logettes. Elles sont équipées de tapis et les éleveurs ajoutent chaque jour environ 500 g de paille par logette et pratiquent un nettoyage biquotidien.

LA QUALITÉ DU LAIT EST RESTÉE IRRÉPROCHABLE

« Nous voulons assurer un confort et une hygiène qui soient les plus complets possible. Nous utilisions donc aussi des asséchants à litières. Ils sont à base d'argile ou d'un complexe minéral, avec ou sans huiles essentielles ou noyaux bactériens. Des produits assez onéreux (600 à 1 000 €/t), donc utilisés avec parcimonie », explique Bruno Calle, l'un des associés du Gaec des Moulins de Kerrollet.

Sollicités par C2J, les éleveurs ont commencé par un premier test sur 3-4 logettes avec cette farine de bois. La première impression a été bonne et ils ont décidé de l'appliquer à tout le bâtiment. « Je l'épands en même temps que je regarnis l'arrière des logettes en paille matin et soir. Cela fait environ 30 kg/jour, soit 250 g/place. Le produit est léger et a tendance à être pulvérulent, comme peuvent l'être d'autres produits. Mais j'apprécie son pouvoir asséchant, et surtout il ne croûte pas sur l'arrière du tapis et s'enlève très facilement avec un balai. Comme il est trois à cinq fois moins cher qu'un autre produit, je n'hésite pas à en mettre un peu plus là où c'est très humide », déclare Bruno Calle.

Après huit mois d'utilisation, la qualité du lait est restée irréprochable. Les analyses de cellules n'ont pas franchi la barre des 150 000/ml et les éleveurs constatent moins de mammites que précédemment. « Il ne faut pas tirer de conclusions trop hâtives, mais c'est un produit qui paraît intéressant de par son pouvoir asséchant et qui satisfait les quelques éleveurs qui l'utilisent. Du fait de sa pulvérulence, il est prudent de l'épandre avec un masque, comme d'autres produits d'ailleurs. La fiche de données de sécurité (FDS) précise qu'il faut porter des lunettes et des gants ainsi qu'un masque respiratoire filtrant (classe FFP3) », précise Nicolas Elissalde, vétérinaire de la coopérative Colarena-Presqu'île (groupe Eurial). Cette farine de bois sera prochainement disponible via des distributeurs, conditionnée en big-bag de 1,5 m3 (environ 350 kg). La certification pour une utilisation en agriculture biologique est en cours. Le prix de vente chez les distributeurs n'est pas encore annoncé.

DOMINIQUE GRÉMY

Contact : Ruben Mignon, 07 87 41 72 11.